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Scolarisation en Commune Ngozi : la solidarité communautaire signalée malgré l’ignorance des parents et le manque de moyens financiers

Par Jean-Népomscène Irambona

Au lendemain de la rentrée scolaire 2022-2023, une partie des enfants en âge de scolarisation reste à la maison. Les statistiques ne sont pas encore déterminées, mais il y en a qui sont victimes de l’ignorance des parents par rapport à l’importance de l’école, et d’autres  confrontés au problème de moyens financiers. Cet article fait le tour d’horizon  sur certains cas constatés en Commune Ngozi tout en retournant sur les instruments de promotion de l’éducation des enfants. Détails.

Nyabenda Michel est un habitant de la colline Gakeceri en commune et province Ngozi, le long de la RN6 à environ 8 km du chef-lieu de la province Ngozi. Père de deux enfants, il s’est retrouvé dans une situation de crise économique après 4 ans qu’il était locataire de la prison pour hommes de Ngozi suite à un conflit familial.

Rencontré à son domicile en date du 1er octobre 2022 après le coucher du soleil, il nous a raconté son vécu : « Mes deux enfants ne sont pas à l’école parce que je ne suis plus en mesure d’assurer leur scolarisation. De mon retour de la prison, je me suis rendu compte que toutes mes bananeraies sont gérées par des usuriers, et mon ex-femme en est responsable. Mon fils aîné de 12 ans était en 5ème année et le cadet en 4ème année à  l’âge de 7ans mais sans aucune source de revenus ; je ne doute que cette année scolaire sera blanche ».

Nyabenda indique que face à son indifférence, les enfants manifestent leur inquiétude de savoir si la situation changera ou pas. Selon lui, c’est une question qui demeure sans réponse tant que même sa propriété foncière est aujourd’hui exploitée par les autres qui l’ont prise à loyer. « Heureusement, ils comprennent que je dois me réintégrer après toute cette période que je venais de passer à la maison de détention où ils me rendaient visite eux-mêmes accompagnés par certains des miens.», ajoute-t-il.

Il adresse ici ses sincères remerciements à la famille qui a pris en charge ses enfants durant son séjour à la prison notamment son frère et ses sœurs. A son voisinage, il manque des mots à utiliser pour exprimer sa gratitude comme ils n’ont jamais pris le dîner en l’absence de ces gamins.

 Niyonsaba Anésie sa voisine, rassure que les enfants de l’acquitté sont traités au même titre que les siens. « Nous ne pouvons pourtant pas appuyer en matière de scolarisation », regrette la femme dans un entretien avec la Radio TV Buntu. Elle avance la question relative à la flambée des prix du matériel scolaire qui est intervenue en pleine crise financière au niveau des foyers.

Sinon, poursuit-elle, nul ne pourrait reculer une fois sensibilisé à la solidarité communautaire par les services habilités et en l’occurrence l’administration. « Il suffirait seulement que tout le monde soit impliqué, afin que le montant à verser soit un peu léger », avoue notre source.

Les conflits fonciers diminueraient grâce à la hausse du taux de scolarisation des enfants

Manirambona Libérate de la colline Kavumu zone Mubuga en commune et province Ngozi  croit que plus d’un serait prêt à accomplir l’acte si du moins on se laisserait pénétrer profondément de l’importance de la solidarité au niveau de la communauté. Membre du comité collinaire en charge de la protection de l’enfance, elle tient à rappeler que le diplôme est actuellement considéré comme une propriété foncière portable.

Voilà en substance comment la hausse du taux de scolarisation des enfants contribuerait énormément dans la réduction des cas de conflits fonciers devenus monnaie courante ces derniers jours.  Le chef collinaire, Jean-Pierre Miburo,  trouve quant à lui qu’il faut des réunions dans le souci d’identifier les enfants qui restent à la maison faute de moyens.

 Il se dit déterminé à mobiliser la population pour venir en aide à tout enfant qui fait encore face au manque de matériel scolaire après quelques semaines de la rentrée. Cette autorité collinaire ne nie pas qu’il puisse y avoir un certain nombre minime d’élèves qui restent chez eux mais « les gens doivent s’approprier l’entraide mutuelle » conclue-t-il.

Cependant, le droit à l’éducation est un des droits universels et fondamentaux de l’homme. Ce droit essentiel et inaliénable doit être accordé à tout être humain vivant dans une société. C’est le droit d’être éduqué, d’avoir accès à la connaissance et lui permettre de s’épanouir. Le droit est mentionné dans divers traités tant nationaux qu’internationaux sous la forme de conventions, de pactes et de chartes tels que la déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 et la convention relative aux droits de l’enfant en 1989.

Tout être humain a le droit d’apprendre à écrire et à lire, grâce aux connaissances transmises par l’éducation, à s’épanouir dans la vie d’adulte, et à acquérir un développement moral et citoyen au sein de la société. Outre cela, les Nations Unies et plus précisément l’UNESCO ont établi « l’Agenda Education 2030 » focalisée sur l’implémentation de l’Objectif de développement durable 4 (SDG4)  pour l’éducation. C’est un agenda qui comporte plusieurs thèmes dont font partie la scolarité obligatoire ou l’accès à l’éducation des jeunes enfants.

A ce sujet, l’administration provinciale  de Ngozi fait remarquer que depuis des années, l’assistance des vulnérables n’est pas un lourd fardeau chez les habitants de Ngozi. Le Gouverneur Emmanuel Ntaconsanze souligne que les travaux d’ordre humanitaire  ne sont pas seulement menés à l’occasion de la journée dédiée à la solidarité locale célébrée le deuxième semestre de chaque année.

Le cas le plus récent étant celui des cahiers distribués aux élèves des communes Nyamurenza et Ruhororo  avec l’appui de la BANCOBU. Un geste similaire a été également posé en commune Tangara.

 Néanmoins, quelques facteurs expliquent le pourquoi de l’accroissement des vulnérables  en commençant  par les crises qui ont secoué le Burundi. Au surplus, on ne pourra pas ignorer les cas de polygamie enregistrés dans certaines localités qui donnent naissance à une forte démographie, et les conflits fonciers comme étant une autre cause de vulnérabilité au sein des groupes d’individus.

 Malgré cet état de chose, le gouverneur Ntaconsanze reconnaît que personne ne doit rester en arrière dans le combat contre la pauvreté via l’éduction des enfants. Ici, « les habitants de la province Ngozi, toute catégorie confondue, doivent sentir la compassion chacun envers son prochain », estime le gouverneur provincial.

Gaspard Maheburwa

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