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A quand la fin du trafic des enfants?

Par Sophonie Tuyishime

Il se remarque dans la province de Ngozi une situation d’enfants qui fuient leurs ménages. La pauvreté, le manque de suivi chez certains parents figurent parmi les raisons qui expliquent le phénomène. Plus d’un parmi ces enfants abandonnent l’école pour la recherche du travail en République Unie de la Tanzanie.

C’est mardi 28 janvier,il est 10h pile. A la colline Mubuga en commune Ngozi, un mouvement des personnes de  différentes catégories, adultes, jeunes et enfants non scolarisés s’observe dans la localité du centre négoce à la Route Nationale numéro 15 reliant les provinces de  Ngozi et Gitega.  Un des parents rencontrés sur place témoigne que les enfants en âge de scolarité sont embarqués dans les voitures pour rejoindre la frontière burundo-tanzanienne.

J’ai deux  enfants qui sont partis en Tanzanie, l’un est parti à l’âge de 15 ans. Je ne sais pas comment ils sont partis dans ce pays. Mais nous avons déjà remarqué qu’il y a des chauffeurs qui embarquent les enfants vers le Sud à Rutana.  Arrivés à la frontière, ils sont conduits par d’autres gens dans le pays voisin pour le travail », s’indigne Kijembe Harouna, un parent rencontré au centre de Mubuga.

Il y a ceux qui sont retournés après quelques années. Après plus de 10 ans, à son âge adulte, il trouve précaires les conditions de vie pour ces enfants qui partent  en Tanzanie. “Je suis parti à l’âge de 12ans,j’ ai travaillé dans les champs mais au retour dans mon pays natal, on m’a dépouillé de tout mon argent et autres biens dont je disposais ”, raconte Habonimana Diomède, originaire de la colline Mubuga. 

L’administration locale affirme qu’elle est au courant de cette situation des enfants qui abandonnent l’école à la recherche du travail dans les pays voisins. Ntakirutimana Dismas,l’adjoint du conseiller collinaire de Mubuga, fait savoir que les trafiquants viennent dans la nuit pour négocier avec les enfants. Il tranquillise néanmoins que des mesures qui visent la protection des enfants ont déjà été prises pour éradiquer ce fléau. 

Les auteurs de ce trafic profitent de la pauvreté qui sévit dans les ménages, selon certaines personnes contactées à la colline Mubuga. 

Le trafic des enfants: un phénomène à ne pas négliger

Dans une réunion du conseiller social du gouverneur de la province Ngozi tenue avec les conseillers sociaux des administrateurs en date du 28 janvier, les leaders à différents niveaux ont été invités à jouer pleinement leur rôle dans la lutte contre le trafic des enfants. Ils ont demandé à la police de veiller toujours au contrôle de tous les taxis œuvrant sur le tronçon de la Route Numéro 15, car la plupart des enfants en provenance de Ngozi  prennent cette direction.

La Fédération Nationale des Associations œuvrant dans le domaine de l’Enfance plaide pour l’éradication de ce fléau. “Depuis janvier 2025,nous estimons une centaine d’enfants qui sont partis vers la Tanzanie. Les parents devraient être  les premiers dans la lutte contre ce phénomène et les administratifs à tous les niveaux de communiquer à chaque fois qu’ils constatent l’absence de certains enfants dans les ménages afin que leurs parents puissent s’interroger sur ces cas” confie, Ndayiragije Jean Bosco le représentant de la FENADEB dans la région Nord.

Il demande à la justice de punir légalement les auteurs attrapés de ce trafic.

Rappelons que la convention relative aux droits de l’enfant stipule dans son article 35 que les Etats ont l’obligation de tout faire pour empêcher l’enlèvement, la vente ou la traite d’enfants.

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