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30 juillet : célébration de la journée mondiale de la lutte contre la traite d’êtres humains. Etat des lieux et efforts de lutte.

Chaque année, le monde célèbre la journée mondiale de la lutte contre la traite d’êtres humains. Ce phénomène  qui s’observe partout dans le monde entier, même dans les pays développés, inquiète les différents acteurs. Ainsi des mesures  sont prises afin de combattre cette pratique ignoble contre la dignité des  humains.

 

Plusieurs voix s’élèvent contre la traite d’êtres humains. L’ONU, les gouvernements, les organisations indépendantes, les confessions religieuses des différents coins du monde condamnent ce phénomène. Pour ce 30 juillet 2018, voici un  extrait du message du Secrétaire général de l’ONU,  António Guterres « La traite des êtres humains est un crime odieux qui se nourrit des inégalités, de l’instabilité et des conflits. Les trafiquants exploitent l’espoir et la détresse d’autrui, et s’attaquent aux plus démunis en les privant de leurs droits fondamentaux. Les enfants et les jeunes, les migrants et les réfugiés sont des cibles de choix. Les femmes et les filles se retrouvent encore et toujours dans la ligne de mire. Nous parlons ici d’exploitation sexuelle odieuse, dont font partie la prostitution contrainte, le mariage forcé et l’esclavage sexuel. Nous parlons ici du commerce effroyable des organes humains. La traite des êtres humains est multiforme et ignore les frontières. Trop souvent les trafiquants agissent en toute impunité, et leurs crimes sont loin de recevoir l’attention requise. Cela ne peut plus durer ».

D’après les statistiques de l’ONU, la traite des êtres humains générerait environ 32 milliards de dollars de chiffre d’affaires annuel et constituerait la troisième forme de trafic la plus répandue au monde, après le trafic de drogues et le trafic d’armes. En effet, chaque année, 2,5 millions de personnes, essentiellement des femmes et des enfants, tomberaient sous l’emprise des trafiquants.

Phénomène transnational par nature, la traite des humains un phénomène protéiforme, traite aux fins d’exploitation de la prostitution et des autres formes d’exploitation sexuelle, travail forcé, servitude domestique, exploitation de la mendicité, trafic d’organes, etc., qui s’accompagne souvent de violences physiques ou psychologiques. Divers moyens sont utilisés par les trafiquants afin de mieux contrôler leurs victimes. Le système de l’usure (camata) est très pratiqué par les réseaux  internationaux. Ceux-ci paient le voyage de leurs victimes en leur promettant un avenir meilleur dans un autre pays et, une fois la victime arrivée à destination, ils lui demandent le remboursement du prêt à des taux extrêmement élevés. La victime se retrouve dans une situation où, ayant contracté une dette qu’elle ne peut payer, elle est contrainte d’accepter une situation d’asservissement. Dans les cas de mariages à des fins d’exploitation, les trafiquants peuvent payer une contre-dot à la famille de la victime. Ainsi, si d’aventure la victime s’échappe, les trafiquants peuvent toujours réclamer le remboursement de la contre-dot à la famille de la victime. La peur de l’emprisonnement et de l’expulsion des victimes peut les empêcher de dénoncer les trafiquants, d’autant que ceux-ci confisquent souvent les papiers de victimes étrangères.

Il n’est pas rare que les victimes de traite soient recrutées et/ou exploitées par leur propre famille ou par des proches. Dans ce cas, il est particulièrement difficile pour les victimes de dénoncer leur trafiquant, attendu qu’elles ont le sentiment d’avoir un lien (réel ou supposé) avec celui-ci. D’autre part, toutes les victimes de traite ne sont pas victimes de réseaux criminels.

Des efforts  conjoints de lutte contre  la traite d’être humains au Burundi.

La lutte contre le  trafic des êtres humains est un combat qui engage plusieurs partenaires. En plus des efforts  des institutions  gouvernementales, des organisations indépendantes sont aussi concernées par cette lutte.

L’agence Xinhua dans sa publication du 08 avril 2017 montre comment les élus sont engagés dans cette lutte : «  Les parlementaires burundais  appellent le gouvernement à enclencher rapidement une synergie de toutes les forces vives de la nation, en vue d’un démantèlement des réseaux criminels en matière de trafic d’êtres humains (TEH) dans le pays.  Ces représentants du peuple ont formulé cette recommandation dans un atelier organisé à leur intention par le ministère burundais des Droits de la personne humaine, pour vulgariser la loi n°1/28 du 29 octobre 2014 portant sur la prévention et la répression de la traite des personnes au Burundi ».

 En ce mois de juillet 2018, Me Prime Mbarubukeye , le président et représentant légal de l’Observatoire National pour la Lutte contre la Criminalité Transnationale( ONLCT ) a précisé aux medias : «  Nous saluons la vigilance des institutions publiques habilitées, a fortiori l’Interpol  du Burundi qui continue , surtout les week-ends et les jours fériés , de mettre la main sur les trafiquants des femmes et des enfants à destination des pays du  Golfe arabe».

Oman, comme l’Arabie Saoudite, deux pays du Moyen-Orient, sont souvent cités comme pays destinataires des femmes et filles burundaises victimes du trafic des êtres humains.

 A titre d’exemple, en Août 2017, la police burundaise annonçait avoir appréhendé à Kayanza 24 femmes à bord de deux bus avec pour destination Oman via l’Ouganda. Sur les 24 femmes, 18 étaient des victimes du trafic d’êtres humains et six étaient des trafiquantes qui les transportaient.

Malgré le cadre légal et institutionnel favorable à la lutte contre l’exploitation et le trafic des enfants, l’étude sur « l’exploitation et le trafic des enfants au Burundi » (http://cnidh.bi/la-cnidh-est-engag%C3%A9e-dans-la-lutte-contre-l%E2%80%99exploitation-et-le-trafic-des-enfants) a relevé que ce phénomène est  une réalité au Burundi : 9 dossiers de traite internationale ont été enregistrés en six mois du second semestre 2013. 47 cas de traite d’enfants entre 2010-2012 selon le rapport de l’ONG Heartland Alliance,  4760 cas de grossesses en milieu scolaire en 2013 selon le FNUAP.

Selon la même étude, concernant le trafic international, « les enfants victimes transitent dans des pays voisins vers le Kenya, la Zambie, le Soudan du sud et du Nord et dans des pays lointains comme l’Ethiopie, le Malawi avec des destinations aussi bien en Asie, en Europe et en Amérique dans les pays comme le Liban, l’Oman, le Dubaï, l’Afrique du sud, l’Arabie saoudite,  la Norvège, l’Australie et  les USA ».

Campagnes de lutte contre la traite d’être humains.

La lutte contre la traite d’être humains passe aussi par les médias.  « Les médias ont organisé plusieurs émissions sur le sujet, ont révélé et médiatisé des cas, et procédés au journalisme d’investigation sur le sujet, aujourd’hui, le phénomène est presque connu de tous grâce au travail des médias et à la prise de conscience rapide de la population et des autorités » lit-on dans un rapport définitif  d’une « Etude sur l’exploitation et le trafic des enfants au Burundi », étude commanditée par la Commission Nationale Indépendante des Droits de l’Homme ( CNIDH) en 2014, p 70.

En 2006, une campagne baptisée « Call and Live (Appeler et vivre) » a été lancée. Elle était  animée, entre autres, par le chanteur Ricky Martin, nommé ambassadeur itinérant  de l’Unicef  en 2003.  Cette campagne permettait, en appelant une ligne téléphonique spéciale, d’obtenir des informations et de l’aide pour lutter contre le trafic d’êtres humains. Cette campagne a fonctionné au Pérou.

Vers la fin de juin 2018, plus de 30 leaders d’opinions venus de tous les continents et représentant les professionnels des médias, les gouvernements, les professeurs d’universités et  les organisations internationales se sont réunis à Nairobi au Kenya pour réfléchir sur les approches d’augmenter la sensibilisation sur la prévention du trafic des femmes et des enfants dans un contexte africain.

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