Par Gaspard Maheburwa
Le Président de la République du Burundi, S.E Evariste Ndayishimiye, a prêté serment au stade Ingoma de Gitega. Ces cérémonies ont vu la participation de plusieurs personnalités dont des délégations venues de l’étranger, des hauts dignitaires de l’administration, des représentants des confessions religieuses ainsi que des délégués venus de toutes les provinces du Burundi.
Avant de prêter serment, le Président de la République a reçu la bénédiction des Serviteurs de Dieu venus de l’Eglise Catholique, de l’Eglise Anglicane ainsi que de l’Islam.
Il a juré devant Dieu le Tout Puissant ainsi que devant le Peuple burundais qu’il œuvrera pour la bonne marche du pays.
Pour montrer combien cet événement était exceptionnel, il y a eu tir de 21 coups de canons, pratique inhabituelle dans ce genre de cérémonies.
Après le passage en revue des troupes burundaises par le Président investi, un très long défilé militaire a agrémenté l’événement.
Dans son discours, le Président Evariste Ndayishimiye a indiqué que le jour de son investiture vient au moment où le pays est en Deuil de Feu Son Excellence Pierre Nkurunziza décédé inopinément le 08 juin 2020. C’est pourquoi il a demandé aux participants d’observer un moment de silence en mémoire de l’illustre visionnaire du Burundi.
« Nous nous souviendrons toujours de lui car il a pu sauvegarder la souveraineté nationale. Remercions Dieu qui nous a protégés après le décès de notre Guide Suprême » a insisté le Président Evariste Ndayishimiye.
Il a également remercié le parti CNDD-FDD qui lui a servi de guide depuis ses premiers pas dans la lutte pour la démocratie jusqu’au jour de son investiture.
Il a rappelé que les élections de 2020 ont été paisibles et transparentes au moment où celles de 1961, 1965 et 1993 ont été perturbées jusqu’à plonger le pays dans des crises sanglantes qui ont coûté la vie à des centaines de milliers de personnes. C’est pour cette raison qu’il a invité les Barundi à sauvegarder l’unité pour construire le pays ensemble et dans la paix.
Il a martelé : « Je voudrais aujourd’hui proclamer que nous sommes entrés dans une nouvelle ère. Nous sommes à cette étape parce qu’il ya d’abord eu des sacrifices : Mwezi Gisabo, Rwagasore, Ndadaye,…pour que le pays ait le nom qu’il mérite. Souvenons-nous toujours de ces héros qui nous conduits jusqu’à cette étape démocratique à laquelle nous sommes aujourd ‘hui. »
Le Prédisent Evariste Ndayishimiye a fait avoir que les 15 ans de pouvoir du CNDD-FDD ont montré qu’il y a encore à faire dans la lutte contre l’impérialisme. Il a donné l’exemple de 2015 où des Barundi ont été manipulés par le colon pour déstabiliser le pays.
« Construisons le pays à base de ses valeurs socioculturelles. Je viens, comme me le permet la Constitution, mettre en lace un gouvernement-parent et je suis confiant que Dieu sera avec moi pour bien exercer mes fonctions ».
A ceux qui pensent encore que le pays peut être maltraité comme ils le veulent, le Président de la République a mentionné que le Burundi n’est pas un enfant et qu’avoir la parole n’est pas synonyme de descendre dans la rue. D’après lui, les Barundi ont la culture de se partager la parole et non de se l’attribuer par la force.
Il a prodigué des conseils de garder le principe de Sogokuru ( Le Vieux, le Sage,..), Feu S.E Pierre Nkurunziza) :Travaillons en priant, prions en travaillant (Dukora dusenga , Dusenga dukora). Pour cimenter ce principe, toujours selon le Président de la République : Dialoguons en travaillant, travaillons en dialoguant ( Tuyaga dukora, dukora tuyaga ). C’est ainsi qu’il a interpellé tout un chacun d’avoir le courage de contribuer au développement du pays car, selon lui, « ensemble, nous pouvons »
Il remercié l’Union Africaine qui a instauré le projet d’échange commercial des produits locaux à l’Afrique. Aux pays voisins du Burundi, il leur a demandé d’être de bons voisins qui aident le Burundi à consolider la paix car ce qui peut nuire à la sécurité d’un pays peut aussi nuire à celle d’un autre.
Parmi les mesures que le Président a annoncé qu’elles seront prises, il y a notamment celle de soigner les retraités gratuitement et de leur permettre de bénéficier d’un salaire égal à celui qu’ils percevaient pendant la carrière.
Il a également promis de développer l’agri-élevage afin de produire plus pour la consommation locale mais aussi pour l’exportation.
La recherche scientifique sera une priorité d’innovation, selon le Président, afin de promouvoir le développement du pays mais aussi a-t-il cimenté que les hommes d’affaires nationaux et internationaux seront soutenus considérablement.
Un projet de construction de sept centrales hydro-électriques a été également annoncé afin de permettre aux usagers de l’électricité d’envisager des projets de développement en se servant du courant électrique.
D’autres projets ont également été annoncés notamment dans le domaine de l’enseignement, l’habitat, la santé où chaque commune sera désormais dotée d’un hôpital. Les cultivateurs, les rapatriés, les jeunes, les fonctionnaires,… ont été également évoqués dans cette perspective d’avenir.
« Unissons-nous pour construire notre pays car il a besoin de nous dans nos différences », a réitéré le Président de la République
Avant de clôturer son discours, le Président de la République a remercié tous les acteurs qui ont contribué à la réussite des élections de mai 2020 dont la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), les journalistes, les corps de défense et de sécurité, ….
Il a, en outre, remercié les différentes délégations qui ont pris part à ces cérémonies. Prenant la parole, Jakaya Kikwete, ex-président tanzanien a félicité les Barundi pour avoir organisé des élections libres et transparentes à l’aide de leurs propres fonds. Il leur a adressé ses condoléances pour le décès inopiné de Son Excellence Pierre Nkurunziza qu’il aimait, selon ses propres termes.
« Je vous promets que la victoire n’est pas du CNDD-FDD mais plutôt celle de tous les Barundi. Ensemble, nous pouvons. Vive la démocratie », a conclu le Président de la République.
Les cérémonies se sont clôturées dans l’après-midi dans une atmosphère d’allégresse.