Dans la localité de Gihanga en province Bubanza, à une dizaine de kilomètres de la Capitale Bujumbura, Evrard Ndayikeje vient de réaliser des exploits grâce à l’agriculture. Ainsi, il s’impose en un jeune entrepreneur ; une grande surprise dans le milieu des diplômés.
Il est 10h50 minutes, à Bujumbura, un journaliste avec des guides de la SRDI arrivent dans de vastes étendues de champs à Gihanga où des centaines de personnes s’occupent du labour du sol. Environ 100 mètres les séparent d’une trentaine de cultivateurs, hommes et femmes, travaillant en association. Le journaliste et les guides approchent. Tout le monde dépose sa houe, tous les yeux braqués sur les visiteurs. Des doutes se lisent sur les visages.
Un des guides tranquillise. Le journaliste lance un petit divertissement pour les encourager. Leur chef, Ciza Joseph, un quinquagénaire, n’a pas le temps de se retenir. Il veut parler à tout prix mais le guide prend la parole et présente le journaliste aux agriculteurs. Tout à coup, l’entretien commence. C’est vraiment super d’être entouré de personnes pleines de blagues et surtout de leçons!!!
Evrard Ndayikeje , le diplômé qui fait la différence.
Certains arguments avancent qu’investir signifie « injecter une somme colossale d’argent dans une affaire ». D’autres estiment que la récompense d’un diplômé d’Université, c’est brosse, cirage, cravate, costume et un bureau avec une touffe de clés. Cependant, des esprits animés de curiosité et de détermination prouvent le contraire. Evrard Ndayikeje, rencontré dans son champ à Mugerero, est jeune licencié en comptabilité depuis 2014. Il n’a pas trouvé d’emploi depuis cette période.
Comme son père possède des superficies de terres, il a investi son capital intellectuel dans la riziculture à l’aide des experts chinois et burundais. Il raconte : « J’étais dans les champs comme d’habitude et j’ai vu des Chinois venir me demander un partenariat pour l’expérimentation du riz hybride sur mon terrain. Le nom scientifique de ce riz est ‘Chuan Shuang 506’.Après plusieurs séances d’échange, j’ai accepté le partenariat. Voilà alors le fruit ». Le fruit dont il nous parle ici c’est un champ verdoyant de riz sur une superficie d’un hectare qui n’a pas tardé à apporter des bénéfices.
Son témoignage est très vibrant et plein d’inspiration : « Le projet chinois m’avait accordé 13kgs de semences et je viens d’enregistrer 9,5 tonnes de récolte dont 7 tonnes ont déjà été écoulées sur le marché. », nous révèle Evrard. Qu’a-t-il fait avec l’argent tiré de cette vente?
La réponse de Ndayikeje est directe : « Avec l’argent issu de la récolte, j’ai reconstruit ma maison, je l’ai équipée et puis alors,…. (il sourit) je me suis marié le 26 décembre 2017 ». Quelle bonne nouvelle !!
A la question de savoir s’il va chercher de l’emploi ailleurs dans un bureau,….Evrard Ndayikeje s’exprime dans ces termes : « De l’emploi ailleurs ! Non pas du tout. Mon bureau, c’est ce champ parce qu’après la récolte, je vais gagner de l’argent qui pourra m’aider à lancer une autre activité génératrice de revenu. Vous comprenez que la tendance est de devenir patron d’entreprise, créateur d’emploi pour les autres ».
Coup de chapeau à toi, Evrard Ndayikeje, l’avenir t’appartient.