Dans la plaine de l’Imbo notamment dans les provinces Bubanza et Cibitoke où plusieurs variétés de cultures sont cultivées, du riz et des légumes spécialement, l’eau y est un produit convoité par plusieurs milliers de ménages. C’est une grande richesse à laquelle tout le monde braque ses yeux. Elle fait vivre des centaines de milliers de personnes.
La gestion de l’eau d’irrigation des champs est un travail qui engage beaucoup d’acteurs dans cette partie fertile du pays qui, de surcroît, alimente en grande partie la ville de Bujumbura. Dans ce coin, l’eau se présente comme l’un des éléments moteurs pour le développement du pays. Il faut des canaux d’irrigation afin d’avoir une quantité d’eau suffisante pour les champs.
A Gihanga par exemple, les eaux des rivières Muzazi, Gikoma, Mpanda et Musenyi sont utilisées dans l’irrigation de plusieurs milliers d’hectares de riz bénéfiques pour des centaines de milliers de consommateurs.
L’eau , un sujet de préoccupations nationales et internationales.
L’eau est essentielle pour l’existence de l’homme et de tous les êtres vivants, l’eau c’est la vie. A ce titre, la maîtrise de la gestion et du développement des ressources en eau est devenue un sujet de fortes préoccupations nationales et internationales qui se manifestent à travers un certain nombre d’initiatives. Nous citerons notamment le Cadre Stratégique de Croissance et de Lutte contre la Pauvreté (CSLP) du Burundi, les Objectifs de Développement Durable ( ODD) , la Vision Africaine de l’Eau, le Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique (NEPAD), le Sommet Mondiale de Développement Durable (SMDD), la déclaration de Sharm El Sheikh des Chefs d’Etats qui, tous réservent une bonne place à l’eau dans les stratégies nationales de développement.
Pendant notre reportage dans la plaine de l’Imbo, surtout à Gihanga, nous avons constaté que l’eau attire l’attention de tout le monde , alphabétisés et illettrés confondus . En effet, parmi les agriculteurs, nous avons trouvé qu’il y a des enseignants, des ingénieurs mais aussi des citoyens de la communauté locale. La particularité de la région de l’Imbo est qu’elle est formée de plaines de basse altitude (774m1000 m) à climat tropical chaud (23°C) et à faible pluviosité, selon un document sur la Politique Nationale de l’Eau. C’est-à-dire que cette région nécessite d’énormes quantités d’eau pour pouvoir irriguer les champs. Habonimana Balthazar, un enseignant-cultivateur, indique : « A Gihanga, l’eau est traitée comme de l’or. C’est la vie même ».
De vastes superficies sous irrigation.
D’après le Ministère de l’Eau, de l’Environnement, de l’Aménagement du Territoire et de l’Urbanisme dans un rapport publié en avril 2012 la Stratégie Nationale de l’Eau, vise l’atteinte de l’objectif global de la PNEau qui est de «garantir de façon durable la couverture des besoins en eau de tous les usagers par un développement harmonieux des ressources en eaux nationales». Cette stratégie concerne tous les coins du pays y compris la région de l’Imbo.
Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture,FAO, les besoins en eau d’irrigation pour l’an 2010 étaient estimés à 758 millions de m3 contre 200 millions en 2016, et concernaient une superficie sous irrigation de 24 662 ha, dont 22 221 ha dans l’Imbo.
Espérons que tout un chacun pourra tout mettre en œuvre pour que l’eau puisse être disponible en grande quantité aux agriculteurs de l’Imbo pour produire de la nourriture pour la population.