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Bienvenue sur la Radio TV Buntu, un médium qui diffuse des programmes qui inspirent les veuves, les veufs, les orphelins, les personnes âgées en leur montrant qu’il y a encore de l’espoir de vivre malgré les difficultés qu’ils traversent. La radio TV Buntu souscrit également à la promotion de l’autonomisation de la femme, favorise l’éducation de la jeune fille, informe et forme la population sur les thèmes d’autodéveloppement.

Marché de Kinama : les veuves retrouvent de l’espoir

Par Jean-Bosco Ntaconayigize

Les femmes se rendent compte de plus en plus de leur rôle dans le développement des ménages et du pays et ont déjà compris que tout doit passer par leur autonomisation. Elles sont de plus en plus nombreuses à faire le petit commerce afin de gagner la vie et développer le pays. Le marché de Kinama en Mairie de Bujumbura offre l’image de ces vaillantes femmes dans leur noble lutte contre la pauvreté.

Bukuru Marie, Nizigama Eugénie, Simbahunga Marthe sont trois femmes commerçantes au marché de Kinama au Nord de Bujumbura, la Capitale économique du Burundi. Toutes les trois  partagent le destin : elles  se sont lancé dans cette activité il y a plus de dix ans et exerçaient au marché central de Bujumbura avant qu’elles ne perdent tout au cours de l’incendie qui l’a ravagé il y a à peu près 9 ans.

Durant la crise qui a secoué les quartiers de la ville de Bujumbura les années 1994-1997, toutes les trois ont perdu leurs conjoints et se sont retrouvées seules à la charge de leurs familles respectives. 

« Après la perte de mon mari et de tout mon capital, je n’avais plus d’espoir à une vie future », confie Marie. A Eugénie de compléter : « J’ai pensé au suicide mais le regard à mes enfants qui étaient encore très jeunes m’en a dissuadé ». Quant à Marthe elle affirme qu’elle garde un traumatisme sans précédent lié à   ces évènements tragiques. La reprise du petit commerce pour ces veuves a été rendue possible grâce au soutien de certaines de leurs  amies.

Nizigama Eugénie avoue qu’elle a repris son activité avec 10 mille francs lui octroyés par deux de ses amis. Avec cet argent elle a investi dans le commerce des légumes. Progressivement, Eugénie a réalisé qu’elle pouvait vivre et faire vivre ses   enfants. Actuellement, elle vend de la patate douce au marché de Kinama  comme Marthe et Marie. Ces deux dernières indiquent à leur tour qu’elles ont repris leur activité avec un capital   respectivement de11 et 10mille francs.

Toutes se disent globalement satisfaites de la vie qu’elles mènent. Marie dispose déjà de sa propre maison, fruit de ce petit commerce et s’occupe de ses 5 enfants ; Eugénie de son côté fait savoir  qu’elle s’est acheté une parcelle,  paie son loyer et  scolarise tous ses 4 enfants.

Marie claire est une autre femme qui vend des pagnes au marché de Kinama.  Elle aussi a perdu tout son capital lors de l’incendie qui a ravagé le marché central de Bujumbura. La reprise de son commerce a été facilitée par le concours de ses amies qui lui ont prêté un petit capital de démarrage. Marie clair a un conjoint sans emploi depuis longtemps et ce sont les revenus générés  par son petit commerce qui ont permis de se doter d’une maison familiale et de l’éducation des 11 enfants issus de son mariage et dont le benjamin fréquente  la troisième année maternelle. Toutes ces femmes se disent être  fières d’avoir renoué avec ce métier qu’elles aiment tant et bénissent tous ceux qui les ont soutenues. Cependant, elles demandent du soutien supplémentaire afin d’avoir accès à des microcrédits. « Le commerce pour les femmes est plus difficile que pour les hommes à cause des obligations  sociales.   Il’ y a aussi la difficulté liée au capital pour les femmes. Elles n’ont pas la capacité de prendre des crédits bancaires car n’ayant pas de titre de propriété ou d’autre caution bancaire » précisent-elles.Le seul recours à leur disposition sont les petites associations dont elles font partie, «  et cela ne nous suffit pas » ajoutent-elles.

Les femmes sont les premiers contributeurs qui font vibrer le marché de Kinama

Désiré Ndikumana , le commissaire du marché de Kinama, se basant sur des données à sa disposition, indique que 70 % des commerçants du marché de Kinama sont des femmes et majoritairement des femmes chefs de ménages, des veuves, des femmes abandonnées par leurs époux ou des femmes célibataires. 

« Elles sont vaillantes ces femmes. Elles supportent seules leurs familles, paient les loyers, taxes et impôts », affirme ce responsable avant de préciser que  près de 70 % des 16 millions de francs perçus chaque semaine comme taxe communale proviennent de ces femmes. Au demeurant, ce sont plus de 582millions de francs que ces petites commerçantes de Kinama contribuent dans les caisses de la commune urbaine de Ntahangwa chaque année. La contribution de ces femmes ne s’arrête pas par-là, selon toujours le commissaire du marché de Kinama : tous les percepteurs des taxes sont des femmes et s’acquittent de leur tâche avec dévotion, renseigne-t-il. 

« Les animateurs dans le cadre de la prévention contre la Covid-19 sont des femmes, de même que les chargées de la propreté. L’organe de règlement des conflits est également dominé par la présence remarquée des femmes », soutient toujours  Ndikumana.

Dans ce même marché, des femmes ont déjà intégré des métiers jugés être le monopole des hommes. C’est le cas de la boucherie Immaculée Ninziza et du commerce de Christine Ndayishimiye vendeuse du poisson frais « umukeke » dont elle s’approvisionne chaque petit  matin auprès des pêcheurs du lac Tanganyika. Ces deux femmes indiquent qu’elles ont déjà compris qu’actuellement aucun travail ne devrait être  réservé aux seuls hommes et terminent en appelant  leurs consœurs à changer de mentalité afin de jouer pleinement leur rôle dans le développement de leurs ménages et du pays.

Gaspard Maheburwa

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