Par Anicet Kadende
Au départ, la mesure de la stabulation permanente a connu un débat houleux de la part des agri-éleveurs. Aujourd’hui, certains praticiens de Muhanga, en province Kayanza, témoignent avoir plutôt compris les différentes facettes positives de nourrir leur bétail dans les étables. Parmi ces facettes, il y a l’augmentation du fumier, la production laitière en grande quantité,…
Nous sommes sur la colline Kivuzo , zone Mubogora de la Commune Muhanga en province Kayanza. Diomède Hakizimana est un agri-éleveur de cette localité. Il a compris la nécessité de ne pas laisser le bétail paître sur les collines depuis l’an 2015. C’est justement longtemps avant la mise en place de la loi sur la stabulation permanente. « Depuis l’an 2015, j’ai décidé moi-même de pratiquer la stabulation permanente car je commençais à remarquer qu’il n’y avait pas suffisamment de prés pour tout le bétail des voisins », révèle Diomède Hakizimana.
Il souligne des avantages déjà tirés de cette pratique combien utile et souple, selon lui, pour un agri-éleveur jusqu’au-boutiste. Ce sont entre autres : l’augmentation du fumier naturel, la disparition de certaines maladies bovines, la vigueur des bovins, l’augmentation de la production laitière mais aussi le gain de temps lui permettant de réaliser d’autres projets familiaux au lieu de passer des journées entières à courir derrière le bétail de pré en pré, de colline en colline,…
L’agri-éleveur de Kivuzo revient aussi sur les conséquences de laisser circuler le bétail sur les colles. Il rappelle notamment les conflits entre les propriétaires d’animaux et la population liés à la divagation de ce bétail dans des parcelles ou plantations d’autrui ou même dans les périmètres d’aménagement rural définis par l’administration ou les organismes concessionnaires.
Il ajoute également l’augmentation des maladies qui attaquent le bétail comme la dermatose nodulaire chez les vaches, la perte d’une certaine quantité du fumier, le manque de repos du bétail pour la bonne santé, la fatigue de l’éleveur pendant le pâturage,
Pour la sécurité du bétail et la sécurité psychologique des éleveurs, Diomède Hakizimana interpelle ces derniers de garder leur trésor animalier dans des étables pour éviter toute éventualité de désagrément.