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Inclusion scolaire à l’Ecole Fondamentale de Vyerwa- Ngozi : de réels progrès et des défis à relever

Par Jean-Bosco Ntaconayigize

Depuis la mise en place de la politique gouvernementale d’éducation inclusive en 2010  à travers le projet «  éducation inclusive », des enfants présentant des handicaps ont accès à l’école ordinaire, ce qui n’était pas le cas auparavant car quelques centres spécialisés tenus par des confessions religieuses accueillaient un effectif très réduit d’enfants handicapés dans le cadre des œuvres caritatives. L’Ecole Fondamentale de Vyerwa en province Ngozi jouit du statut d’ « école inclusive ».Depuis six ans, elle accueille des élèves en situation de  handicap   en provenance de plusieurs horizons.  Face à certains défis qui risquent de compromettre le pas déjà franchi, les éducateurs s’inquiètent  mais la direction provinciale de l’enseignement rassure.

Le 13 Avril 2021 était le deuxième jour de la rentrée des classes pour le 3ème trimestre  dans toutes les écoles publiques et privées du pays. A l’Ecofo  Vyerwa, les apprenants étaient sur les lieux à 7h15. En attendant le salut des couleurs nationales, certains se bronzent sous le soleil matinal tandis que d’autres échangent en petits groupes ou s’adonnent à de petits jeux. Parmi ces petits groupes épars, figurent des enfants qui se déplacent à tricycle, d’autres portant des prothèses ou présentant d’autres particularités physiques ou mentales.

Un peu plus loin d’autres se font accompagner de leurs camarades de retour des toilettes car incapables de se débrouiller seuls. A quelques mètres devant la Direction de l’école, un petit groupe où figure une jeune fille albinos échange mais les paroles alternent avec les signes. En l’approchant, nous avons vite compris qu’il y avait des élèves sourds dans ce groupe et que ces signes leur permettent de communiquer avec leurs camarades.

Après le salut des couleurs nationales, les élèves se dirigent vers les salles de classe, pour franchir les escaliers des élèves à handicap sévère se font aider spontanément  par leurs camarades. Nous nous dirigeons tout droit vers la classe de 1ère année.

La salle de classe est au comble et deux enseignants se côtoient au cours d’une même  leçon de Kirundi pour deux catégories d’élèves : d’un côté, un enseignant  s’adresse à la classe dans le langage classique tandis que son collègues exhibe des signes : celui-ci s’adresse à cinq élèves frappés de surdité. « Normalement, ces élèves malentendants devraient occuper leur propre salle de classe durant les deux premières années », confie Spès Banyankangenda  leur enseignante. « Malheureusement, il n’y a pas de salle de classe disponible », déplore-t-elle.

Une inclusion scolaire  réussie et des inquiétudes  quant à sa pérennisation.

« Une école publique rurale fréquentée par des élèves à handicap physique, mentale ou  par des malentendants, c’est un scénario inimaginable il y a quelques années », se félicite Anicet Dusabe, directeur de l’école fondamentale Vyerwa. « Notre objectif primordial est que ces élèves ne se sentent pas discriminés. A l’instar de leurs camarades, ces élèves à handicap comprennent qu’ils peuvent affronter l’école et la vie professionnelle au même titre que les autres. » , ajoute- t- il.

 Anicet Dusabe informe en outre que ces élèves sont mieux intégrés dans le milieu scolaire ; « des fois ils oublient même qu’ils sont déficients. Pour ceux qui ont un handicap sévère il y’ a des camarades connus sous le nom de « binôme »  dans le jargon scolaire qui les aident dans tous les besoins, depuis la salle de classe jusqu’à la maison. », précise- t-il.  Ce responsable indique également que ces élèves bénéficient d’un autre atout et non des moindres : la majorité des 37 élèves handicapés qui fréquentent cette école, et qui viennent de divers horizons sont hébergés au Centre « Jeho kuki » qui se trouve à deux cents mètres de l’école. « Là, ils y bénéficient d’un encadrement supplémentaire de proximité » se réjouit Anicet Dusabe.

 Avant de révéler que ces élèves à handicap réussissent en classe. « Beaucoup d’entre eux occupent les premières places lors des évaluations, ils sont toujours propres et appliqués en classe », se félicite-t-il. Derrière ce succès déjà enregistré, le directeur de l’Ecofo Vyerwa ne cache pas ses inquiétudes quant à la  pérennité de ce programme à son école. « L’accueil des élèves en situation de handicap dans notre école est confronté aux effectifs pléthoriques d’élèves », indique-t-il.

L’école souffre aussi d’un manque de matériel et  d’infrastructures  adaptés à ces apprenants selon ce responsable, mais aussi  d’un manque d’enseignants formés : « la formation initiale et continue des enseignants constitue un autre aspect  qui conditionne la réussite d’une éducation inclusive », affirme –t-il.«  Avec un seul enseignant formé, les élèves  malentendants ne peuvent pas aller au  même rythme que les autres, ce qui influe sur leurs performances », ajoute  Spés Banyankangenda, l’unique enseignante formée à cette école. Elle déplore également le manque de matériel pour assurer cet enseignement spécialisé. 

« Je n’ai qu’un seul livre et quelques autres objets comme support pédagogique », indique cette enseignante qui déplore aussi le fait que ces déficients auditifs partagent la même salle de classe avec les élèves normaux  alors qu’ils devraient occuper une salle  de classe propre à eux durant les  deux premières années de leur scolarité.

La direction scolaire provinciale tranquillise.

 Le directeur de l’enseignement en province Ngozi affirme être au courant des problèmes évoqués  à l’Ecofo  Vyerwa particulièrement la scolarisation des élèves présentant un handicap auditif. Jean-Pierre Ndikuryayo rassure, cependant, que ces problèmes pourront trouver solution d’ici peu.

Il fonde cet espoir sur le fait qu’une direction chargée de l’éducation inclusive  vient d’être créée au sein du Ministère de l’Education et de la Recherche scientifique. « C’est pour répondre à tous les besoins de ces écoles que cette direction vient de voir le jour. Avec un peu de patience tous ces problèmes  vont trouver solution les uns après les autres », conclut-il.

Gaspard Maheburwa

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