Par Jean-Népomscène Irambona
Niyonkuru Khalifa de la commune Gashikanwa en province Ngozi opte pour le petit commerce après ses études secondaires. Son rêve est de ne jamais dépendre de qui que ce soit malgré la situation de chômage. Il gagne de l’argent à partir des prestations multiservices, ce qui fait de lui un jeune de référence communautaire sur sa colline natale.
Ce jeune diplômé de la commune Gashikanwa, après avoir décroché son diplôme à l’âge de 20 ans, il ne pourra pas affronter le cursus universitaire faute de moyens. Bien qu’une partie de la jeunesse mène souvent une vie de dépendance après les études, Khalifa lui, s’est imposé.
Malgré son diplôme obtenu dans la section scientifique, il ne tardera pas à investir dans une cafétéria. Dans ce microprojet réalisé conjointement avec son grand-frère, on vend des denrées diversifiées. « Nous avons du lait, du pain, le thé, et les beignets », raconte l’interviewé avec un air de fierté.
Aviculteur depuis qu’il fut encore sur le banc de l’école, le diplômé a aussi épargné pour voir son rêve se réaliser un jour. Voilà la seule voie par laquelle Khalifa aura accédé au capital qu’il a présenté comme action auprès de son frère. « Je me suis mis à économiser l’argent tiré de la vente des œufs et à la longue, le montant s’est multiplié », se targue le jeune homme.
Pour Niyonkuru, rien ne sert à perdre son temps à la maison, ambitieux de se voir embauché par l’Etat ou chez les privés. Rencontré à sa cafétéria le long de la RN6 cet entrepreneur jure qu’il préfère gagner son pain à la sueur de son front que tendre la main. Il interpelle d’autres jeunes à lui emboîter les pas et voler de leurs propres ailes. Par ailleurs, « la honte est à celui qui veut consommer bras croisés mais non à ceux qui exercent le petit métier pourtant rémunérateur », prévient Khalifa.
Avec les séances de moralisation et/ou sensibilisation organisées des fois à l’intention de la jeunesse, cette dernière essaye de mettre en application les théories acquises dans le domaine entrepreneurial. Certains travaillent à titre individuel tandis que les autres adhèrent aux mouvements coopératifs. Certaines opinions trouvent que ceci milite dans la réduction du taux de chômage qui, dans les années antérieures, montait à un rythme un peu inquiétant.
Selon une enquête de l’Institut des statistiques et études économiques du Burundi, ISTEEBU, en 2020 sur le taux de chômage, 78,1% de la population avait du travail, 20% étant inactifs contre 1,9% qui était considérés comme des chômeurs.